Après avoir dégusté nos premiers pancakes notre première préoccupation est de s'inquiéter des valises. Impossible de joindre l'aéroport. L'hôtesse de l'hôtel, très dévouée, se propose de les rappeler. Pendant ce temps là nous nous rendons dans un centre commercial qu'elle nous a conseillée pour acheter quelques vêtements. Au retour pas de bonnes nouvelles, nos valises restent introuvables, il ne nous reste plus qu'à retourner à l'aéroport. Là un agent de la compagnie aérienne passe une dizaine de coup de fils en vain. Nous lui laissons le calendrier de nos étapes avec les coordonnées des différents hôtels et quittons Phoenix pour le Grand Canyon.

 

		Enfin nos premiers miles sur les routes de l'Arizona. Le regard se perd à l'horizon dans un désert ponctué de masses rocheuses de grès rouges trouant le ciel. Les immenses étendues de terre brûlée par le soleil finissent par dissoudre nos petits soucis. Grand bonheur d'évasion que de traverser ces contrées qui semblent n'accrocher que peu de vie et où chacun semble être le seul à pénétrer. Il suffit de laisser aller la voiture, boîte automatique et régulateur de vitesse aidant, sur cette large voie rectiligne en écoutant une radio diffusant de la bonne
country. Oublié le stress de la conduite, vitesse limitée à 65 miles, automobilistes respectueux, fluidité de la circulation, quel plaisir de rouler ...

 

Bientôt l'occasion de notre premier repas juste avant Flagstaff dans un steakhouse style saloon. Décor western et musique country. Les serveuses arborent un short en jean très sexy, une chemisette rouge et bien sûr un chapeau de cow-boy. Une d'elles vient offrir une peluche à Aurélien dont le sourire est toujours aussi craquant. L'ambiance est décontractée, le repas très correct, les steaks sont accompagnés d'une patate au four, d'un bol de soupe aux haricots rouges et de quelques piments. La sauce ranch laisse une forte haleine de cow-boy. La bière est servie sans verre et j'observe que tout le monde boit à la bouteille autour de nous. Cela n'enlève rien à ma rafraîchissante budweiser dont le goût spécifique est du à une macération de copeaux de hêtre. Peu connue en Europe, cette excellente bière américaine est pourtant la plus consommée au monde.

Il faut reprendre la route. On voit beaucoup de 4x4, style Grand Jeep Cherokee, ces voitures au grand gabarit reflète un peu le mode de vie américain. Tout ici est démesuré, les distances mais aussi les paysages. Les 370 kilomètres finissent par paraître longs, peut-être l'effet du décalage horaire, 9 heures avec Paris. Après avoir quitté la National Interstate Highways 17 nous empruntons l'US Highways 89 jusqu'à Cameron. Il est presque 20h lorsque nous pénétrons enfin dans le Grand Canyon National Park, côté East Rim. Il n'y a plus personne au péage, ni même de ranger. Les points de vues aménagés offrent des panoramas impressionnants, à cette heure avancée la plupart des visiteurs sont partis, laissant derrière eux un silence profond. 

Le soleil nous aveugle sur la route mais il enflamme le canyon et nous assistons à un fantastique coucher de soleil sur les gorges dont les parois rocheuses déclinent toute une palette d'orangés. 

Mais bientôt les feux de Grand Canyon Village annonce la proximité du Yavapai Lodge où nous passerons deux nuits.